La filière de la biomasse-énergie
La biomasse-énergie constitue une filière de production d’énergie renouvelable hétérogène, de par les multiples éléments qui la composent. Tant la source d’énergie (type de biomasse), que le processus de conversion et le produit final peuvent varier. Le tableau suivant, reprenant une partie des flux possibles, l’illustre parfaitement :
Tableau : flux (source-processus-produit) de la filière biomasse-énergie
Biomasse
Agriculture / Sylviculture
- haies, herbe, miscanthus, …
- cultures (maïs, céréales, …)
- bois (forêt)
Industrie
- bois (connexes)
- déchets agro-alimentaires
- …
Ménages
- déchets verts
- huiles usagées
- …
Processus
Processus matière
- biométhanisation
- bioraffinage
- pyrolyse
- gazéificaiton
- …
Processus énergie
- production de chaleur
- production d’électricité
- production d’énergie motrice
Produits
Produits & matériaux biobasés
- biolubrifiant
- matériau écoconstruction
- bioplastique
- sciages/papiers, panneaux…
Vecteurs énergétiques
- biogaz, biométhane
- biodiesel, bioéthanol
- plaquette, bûche, pellet, …
- charbon de bois
- …
Energie
- électricité
- chaleur
- transport
De manière plus succincte, il est cependant possible de scinder la filière biomasse-énergie en quatre grandes sous-filières :
- Biométhanisation (ou digestion anaérobie) : Lorsqu’elle est trop humide pour être brûlée, la biomasse est fermentée à l’abri de l’air et libère un mélange gazeux, riche en méthane (gaz naturel). Le mélange gazeux produit, appelé biogaz, est utilisé pour générer de l’électricité, de la chaleur, ou peut même servir de carburant dans les véhicules.
Combustion directe & dérivés : Lorsqu’elle n’est pas trop humide, la biomasse peut être brûlée en combustion directe et ainsi libérer rapidement et facilement une quantité importante de chaleur. Cette chaleur est utilisée pour assurer des besoins de chauffage (industriels ou domestiques) ou pour être partiellement ou totalement convertie en électricité. A coté de la combustion directe, d’autres technologies existent pour produire de l’énergie à partir de biomasses sèches comme la gazéification ou la pyrolyse. - Bio-carburants : Les biomasses sucrées, amylacées (riches en amidon) ou oléagineuses (riches en huiles) peuvent être utilisées pour la production de biocarburants tels que le bioéthanol, l’huile végétale ou le biodiesel. Ces derniers peuvent s’utiliser purs ou en mélange dans les moteurs essence (bioéthanol) ou diesel (huile végétale ou biodiesel).
- Chauffage domestique au bois (ou biomasse-énergie résidentielle) : Les chaudières individuelles à biomasse (bûches, plaquettes, pellets, …) de dernière génération présentent un rendement optimal. Elles constituent une option pour les ménages résidant dans des zones non alimentées en gaz naturel c’est-à-dire près de 500.000 ménages. Leurs dimensions de plus en plus réduites et les différentes solutions techniques de stockage et de livraison des pellets ne nécessitent plus de disposer de chaufferie imposante. Le chauffage au bois présente de nombreuses vertus : il est économique, écologique, renouvelable et chaleureux. Il offre par ailleurs une grande stabilité de prix et contribue au développement de l’économie locale. Longtemps associé à la corvée du bois et au rendement médiocre, le chauffage au bois bénéficie aujourd’hui d’une excellente réputation grâce aux progrès accomplis au cours de ces vingt dernières années : les rendements énergétiques sont passés de 15 à plus de 70%, les émissions de polluants sont bien maîtrisées et l’autonomie se chiffre en dizaine d’heures.
Bûches, plaquettes ou pellets ? Chaque type de combustible a ses caractéristiques en termes de budget, rentabilité et stockage. Il est à noter que chaque combustible exige un système de combustion adapté. Le type d’essence et le taux d’humidité du bois sont également à prendre en compte dans le choix du combustible.